Michel Tremblay
Un objet de beauté (saga Chroniques du Plateau-Mont-Royal)
Contemporain
1997
315 pages
Résumé: A Montréal, au mois de mars 1963, alors que
l'hiver donne ses derniers assauts, Marcel, un grand enfant de vingt
trois ans, apprend que sa tante Nana est atteinte d'une grave maladie et
que ses jours sont comptés. Comment cet enfant-fou, à la sensibilité
exacerbée, habité par des visions et qui mène contre le réel une lutte
dérisoire et permanente, réagira-t-il à ce nouveau coup du sort ?
C'était plus vivant que la vie, plus réel que la réalité, plus beau que la beauté! C'était plus beau que la beauté, ça sortait de ma tête à moé, ça explosait en couleurs qui existent pas, calvaire, en couleurs que mon cerveau avait inventées, pis la vie... È-tait-tu belle, la vie?
Voilà, une fois n'est pas coutume, mais j'ai décidé de commencer ma chronique par un extrait pour comprendre mieux un peu comment Marcel se perd dans la beauté, comment il s'y échappe de la réalité. Ce n'était pas la première fois que je lisais Tremblay (ayant lu, et rerelu Les Belles-soeurs), mais c'était la première fois que je le faisais en tant que roman. Et c'est unchocolatdansmonroman qui m'avait offert cette oeuvre dans le cadre d'un swap, et je la remercie d'ailleurs de m'avoir donné l'occasion et la motivation de lire un roman de cet écrivain. J'ai appris par la suite qu'il faisait partie des Chroniques du Plateau-Mont-Royal et je croyais que les tomes étaient indépendants les uns des autres. Or, ce n'est pas tout à fait le cas, mais le fait de ne pas avoir lu les précédents tomes ne m'a pas gêné dans ma lecture, car on a un bon aperçu du passé des différents personnages, et cet aperçu a titillé ma curiosité de savoir comment exactement chacun est arrivé à ce tournant dans la vie. De plus, j'ai bien apprécié le style de Tremblay et ce, même si souvent, ces phrases sont longues, mais la longueur ne se ressent pas puisqu'il les ponctue de façon à leur donner un rythme entraînant de splendeur et on se délecte de ses phrases.
Aussi, ce tome est centré sur Marcel et ses contemplations causées par sa folie, et on le verra évoluer tout au long de celui-ci et on verra aussi pourquoi il s'évade ainsi et à quoi, selon lui, cela lui sert et quel est le but qui y est caché. De plus, bien que centré sur Marcel, on suit également les autres membres de sa famille et les relations qu'il y existe face à Marcel, la pauvreté, les préjugés.
Bref, pour ma part ce fut une belle découverte et je vous partage un autre extrait:
Il se dira plus tard que ce n'était pas sa faute, qu'il n'avait pas voulu rêver, que c'était le tableau lui-même qui l'avait aspiré.
C'est la fresque la plus célèbre du monde, aux couleurs effacées par le temps et la pollution, mais à la force et à la beauté incomparables. Au moment même où il y pose les yeux, Marcel est littéralement absorbé par la page, il plonge tête première dans le tableau, sans même avoir le temps d'essayer d'y résister, et son imagination le lance dans sa troisième aventure de la journée, une aventure immobile parce qu'elle est peinte, mais plus vivante que toutes les autres à cause de ses nombreux mystères, de ses clefs dont il est seul à connaître les secrets, des ses évidences, aussi, parce qu'il faut bien des points d'ancrage quand on interprète sa vie dans un tableau.
J'ai également lu ce titre dans le cadre de:
ah je n'en suis pas là encore dans les chroniques mais tu donnes envie :-)
RépondreSupprimerje n'y serais pas encore si j'avais commencé par le début, mais j'ai tout de même apprécié :) va falloir lire le début de leur histoire dans mon cas
SupprimerMarcel a 4 ans dans la chronique qui raconte le 2 mai 1942 (la première)
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé l'opus 1
il va falloir que je le découvre
SupprimerJe ne l'ai pas lu, celui-là! C'est le seul des chroniques d'ailleurs. Mais je suis en relecture!
RépondreSupprimerbonne relecture :)
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