La part de l'autre
Contemporaine
2001
503 pages
Résumé`: 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde..."
Voilà, il y a peu je m'inscris au challenge sur cet auteur en hésitant pour savoir si j'allais lire La part de l'autre ou La femme au miroir car ce sont ces deux romans qui me tentent le plus. Et voilà que unchocolatdansmonroman organise une LC sur La part de l'autre. Je dois dire que j'ai un avis plus ou moins mitigé.
Cependant, j'ai parfois trouvé que ça traînait en longueur et je devais m'accrocher. Mais au moins, l'intérêt y était, car j'étais curieuse. J'ai trouvé ces longueurs plus présentes vers la fin et j'aurais aimé avoir plus de détails sur cette fameuse guerre, car je n'ai pas l'impression qu'elle a été vécue à travers ce roman, ou plutôt simplement expédiée. Et j'avais parfois de la difficulté à situer en quelle année on était rendue.
Mais j'ai trouvé la plume de Schmitt criante de vérité par moments comme le prouve les extraits choisis suivants:
Les animaux se mangent mais ils ne se font pas la guerre. Depuis le début du conflit, ils comptabilisaient ce qui différenciait les hommes des bêtes ; pour l'instant, il avait trouvé le tabac, l'alcool et la guerre. Trois manières de se tuer plus vite. Au fond, l'homme se distinguait de l'animal par une impatience de la mort.
« Curieux homme, pensa-t-il, capable de tout endurer si on le reconnaît comme un être exceptionnel. Etrange courage fondé sur une estime de soi défaillante. Rarement vu un ego aussi fort et aussi faible à la fois. Fort car il se pense le centre absolu du monde, truffé de certitudes inébranlables, persuadé de penser toujours juste. Faible car il a un besoin dévorant que les autres distinguent ses mérites, le rassurent sur sa valeur. Tel est le cercle vicieux des égocentriques : leur ego demande tant qu'ils finissent par avoir besoin d'autrui. Ce doit être épuisant. Il vaut mieux n'être qu'un simple égoïste. »
Et de plus, avant de nous mettre son journal sur La part de l'autre que je n'ai malheureusement pas eu le temps de lire avant de rendre le livre à la bibliothèque, l'auteur conclut par :
[...]Comprendre que le monstre n'est pas un être différent de lui, hors de l'humanité, mais un être comme lui qui prend des décisions différentes. Depuis ce jour, l'enfant a peur de lui-même, il sait qu'il cohabite avec une bête violente et sanguinaire, il souhaite la tenir toute sa vie dans sa cage.Et ce livre fait réalisé que ce n'est pas que l'auteur qui peut dire cette dernière phrase, car cette guerre a marqué tout le monde pour toutes les années à venir. C'est donc un livre qui nous fait réfléchir.
L'enfant, c'était l'auteur du livre.
Je ne suis pas juif, je ne suis pas allemand, je ne suis pas japonais et je suis né plus tard ; mais Auschwitz, la destruction de Berlin et le feu d'Hiroshima font désormais partie de ma vie.
Cette lecture fut lue dans le cadre de la LC organisée par unchocolatdansmonroman où vous trouverez les billets des autres participants par là et dans le cadre du baby-challenge de littérature contemporaine organisée par Livraddict.
Je l'ai dans ma PAL, mais j'hésite toujours à l'ouvrir... Les commentaires que j'ai entendus et lus sont mitigés, alors j'y vais un peu à reculons... Mais comme je me suis inscrite au baby challenge de littérature contemporaine, je vais bien finir par le lire ;)
RépondreSupprimerPar contre, La femme au miroir, je n'ai pas vraiment aimé...
Ah, zut, je suis censé le recevoir en livre voyageur... Mais bon, j'ai apprécié ce livre, malgré son sujet, alors j'espère qu'il te plaira!
SupprimerJ'avais bien aimé ma lecture de La part de l’autre. L’hypothèse de départ m'avait interpellé dès le départ. De plus les extraits du journal personnel de Schmitt font la lumière sur ses motivations à écrire sur Hitler. Il nous permet aussi de concevoir les difficultés d’écrire sur un sujet aussi sensible et de ressentir une partie de ses doutes.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le journal car je devais rendre le livre à la bibli! Mais oui, l'hypothèse de départ est intéressante!
SupprimerC'est vrai que certains passages étaient étonnants par leurs vérités. Je trouve qu'il écrit des choses vrais et justes qui rend ce roman encore plus interessant !
RépondreSupprimerBien d'accord :)
SupprimerJe cite aussi la fin du livre dans mon billet car ça m'a beaucoup touché.
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu besoin de m'accrocher car je l'ai trouvé passionnant d'un bout à l'autre.
Je suis d'accord avec ton expression: sa plume est criante de vérité!!! Je suis ravie de cette LC!!!
Contente que tu l'aies trouvé passionnant de A à Z!
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