La maladie d'Eisenhower

 Jacques Poulin

Les yeux bleus de Mistassini

Contemporain

2011 (2002)

208 pages

Résumé: Jack Waterman, écrivain et libraire dans le Vieux-Québec, est atteint de la "maladie d'Eisenhower". Sa vie ne tient plus qu'à un fil. Sa tête est pleine de souvenirs d'enfance, de chansons anciennes, d'amours bringuebalantes, de Formule 1, de chats, de rêves interdits et, surtout, d'illusions perdues. Heureusement qu'il y a le jeune Jimmy et sa soeur Mistassini, la douce rebelle. 

+: style

-: distance

Voilà, j'ai reçu ce livre de la part de nathchoco dans le cadre d'un swap, et même si j'avais mentionné l'auteur, je ne connaissais aucune de ses oeuvres. Je remercie donc ma swappée de me l'avoir fait découvrir puisque son style m'a bien plus, et ce dès le premier chapitre, car je l'ai trouvé très fluide. Et le fait qu'il y ait : 

Comme tu le sais, les poètes sont les dépositaires de la tradition orale et, pour cette raison, ils sont toujours prêts à réciter leurs vers. Alors la nuit, quand on ne peut pas dormir et qu'on fait les cent pas dans la librairie silencieuse, on peut entendre le murmure de leurs voix et ça nous donne un peu de réconfort.

laisse présager que les livres prendront une place importante dans ce récit et qu'ils auront un rôle poétique. Et c'est avec cet abord qu'on suivra le narrateur dans la librairie de Jack et qu'on verra sa relation avec cet homme atteint de la "maladie d'Eisenhower", maladie dont Jack ne se souvient pas du nom. De plus, on verra les opinions de Jack (un côté autobiographique peut-être...) sur le plaisir des mots, la relation avec les éditeurs et les raisons pour lesquelles on écrit. Ce dernier laissera traîner des livres pour le narrateur et lui apprendra aussi des rudiments de la traduction, l'encouragea même à écrire et à voyager pour être rempli d'images à des fins d'écriture. J'ai trouvé par contre que le voyage à Paris semble mettre une distance entre le narrateur et Jack, même si ce dernier, par la présence de ses amis et les lettres interminables de sa soeur Mistassini, demeure présent à l'esprit du narrateur. Je dois avouer aussi que je ne comprends pas trop le choix du titre, même si des éléments rappellent la couleur des yeux et j'ai eu un peu de difficulté avec la relation fraternelle qui n'a pas réussi à venir me chercher à 100%, peut-être parce que la façon dont s'était abordée ne me rendait pas assez mal à l'aise alors que cela aurait dû être le cas, ou pas. J'aurais aussi aimé en apprendre davantage sur Gabrielle. Par contre, j'ai bien aimé voir les moyens pris pour tenter de faire travailler la mémoire de Jack et quelques passages sur sa vision des éditeurs et des écrivains.
Bref, j'ai bien apprécié ce livre qui me donne le goût de découvrir d'autres oeuvres de Jacques Poulin.