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samedi 18 janvier 2014

Le refuge des mots


Jacques Poulin
La traduction est une histoire d'amour
Contemporain, Littérature québécoise
Leméac. 2006
132 pages
Résumé: Un vieil écrivain, monsieur Waterman, vit à Québec dans une tour. Sa traductrice, la jeune Marine, est une Irlandais aux cheveux roux et aux yeux verts ; elle habite un chalet à l'île d'Orléans, parmi les chats, les ratons laveurs, les hérons bleus et les chevaux de course à la retraite. Entre ces deux personnages se tisse une relation amoureuse peu ordinaire : elle naît sur la Piste de l'Oregon, grandit avec leur passion commune pour la musique des mots et atteint sa maturité dans une enquête sur une mystérieuse adolescente qui leur met le coeur à l'envers. 

+: musique

-: narratrice

Thèmes: traduction, amitié, musique

La traductrice Marine rencontre l'écrivain Jack Waterman avec lequel elle passera de plus en plus de temps en sa compagnie et partagera son amour des mots sous toutes les formes avec lui, parce que cette musique transporte, ces mots rassemblent dans les différences:
Éblouie, je fermai les yeux, tête inclinée en arrière. D'un seul coup, j'étais transportée dans la vieille maison du langage, à mi-chemin entre la terre et le ciel. J'ai l'air de divaguer, mais il n'en est rien : je venais d'entrer dans un lieu où j'étais à l'abri des malheurs de ce monde et où, monsieur Waterman et moi, malgré la différence d'âge, nous avions la possibilité de nous rejoindre.
On la voit aussi apprendre ce qui compte aux yeux de l'écrivain, de façon subtile, mais très bien mené: 
 le ton, c'est ce qui compte le plus en littérature. Et personne n'en parle jamais.
Dans l'interview, monsieur Waterman devenait impatient. Il déclarait sur un ton péremptoire que si, au XIXe siècle, le romancier tenait lieu de psychologue et de sociologue, il n'était plus acceptable d'écrire de la même façon à notre époque. Les peintures de l'âme humaine et de la société étaient dépassées et il fallait trouver de nouvelles sources d'inspiration.
Sur quoi donc devait se baser le roman contemporain ? demandait l'interviewer. Sur les ressources infinies du langage ! répondait monsieur Waterman d'une voix exaltée. [...]
On a du style quand on écrit bien, c'est-à-dire quand on se conforme à un modèle ! Avoir un style, c'est le contraire : on écrit à sa manière, sans tenir compte des règles !
 qui nous démontre toutes les ressources du langage ainsi que certaines erreurs qui rendent la musique plus belle, erreurs que ne peut s'empêcher de remarquer la traductrice qui, en tant que narratrice, nous les montre. Cela pourrait sembler devenir lassant à la longue, mais on dirait que Jacques Poulin s'en est rendu compte par lui-même, puisqu'au moment où je commençais à le sentir, il nous fait un clin d'oeil à propos de cela à travers la narratrice, ce qui m'a bien fait sourire. J'ai eu un peu de difficulté à adhérer à la personnalité de la narratrice, car je ne la trouvais pas assez élaborée je crois, mais vient un moment où on en apprend plus sur son passé, ce qui nous la rend plus vivante. Aussi, on voit l'amitié évoluer et on voit aussi certaines relations avec d'autres personnages comme le permet la venue d'un nouveau chat noir que les deux amis voudront résoudre à propos de ces ombres sur la terrasse, qui donne un petit côté intrigant à ce texte surtout sur l'amour des mots, la musique que ceux-ci créent, leur perception de la traduction et de ce qu'un traducteur peut avoir voulu dire en corrigeant l'auteure :
« - En plus d'être poète, Frank Scott était professeur. Et il avait quinze ou vingt ans de plus qu'elle. Alors je l'imagine, vieux monsieur avec une barbe blanche, qui prend la belle Anne Hébert par la main pour lui expliquer que l'amour n'est pas dangereux, qu'elle n'a aucune raison d'avoir peur, que son coeur est libre et sans entrave. »
Bref, c'est un roman que j'ai bien apprécié, tout en douceur, qui m'a permis d'encore plus apprécier ce moment de détente, cette musique des mots, et je suis contente de savoir que j'aurai encore le plaisir de voir le personnage de Jack Waterman (découvert pour ma part dans Les yeux bleus de Mistassini), ne serait-ce que par Volkswagen Blues ou un autre titre où l'alter ego de l'auteur apparaît, car c'est plaisant être au coeur de ses refuges. 

Au mot refuge, je trouvai la description suivante : « Petite construction en haute montagne, où les alpinistes peuvent passer la nuit. »
C'était à mon avis la meilleur définition du roman.

Parce que je participe à quelques challenges...





:une tête(57)

2 commentaires:

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